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Les Sbribes de Sbire

Bien que je ne publie plus trop sur Aerie's Guard, je continue à écrire de temps à autre dans mon coin. J'ai décidé de mettre sur le refuge quelques bribes de ceci ou de cela, pas forcément le meilleur, pas forcément le moins bon, juste ce que j'ai envie de partager. Bref, bonne lecture ! Smile

Sans prétention, de la part de Sbirematqui. Smile


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  Il est des choses que parfois on regrette d'avoir vécu, il est des choses que parfois on regrette d'avoir entendu, il est des choses que parfois on regrette d'avoir pensé, mais plu que tout cela, il est des choses qui nous laissent indifférents.

Six cent dix-huit jours que je sais que ça va se passer, j'ai eu six cent dix-huit jours pour agir, pour avertir les autorités, pour faire quelque chose, et je n'ai néanmoins rien fait. Tous les matins depuis six cent dix-huit jours, je me lève, je m'habille et je vais travailler, je passe une journée affligeante de banalités sans pour autant oublier un seul instant que ça va se passer. Je croise mes collègues, je parle avec eux, je dis des choses avec un air convaincu alors que je n'en pète pas le moindre mot, je fais des sourires aux personnes que j'aime, je taquine un peu mon chien qui n'en peu plus de ne rien faire, cela fait six cent dix-huit jours que je sais que ça va se passer et je n'ai rien fait.

Ce fut l’œuvre de toute ma vie, prédire le changement, comprendre vers où va le monde, quel est l'impact réel des actes de l'humain sur son devenir, découvrir quelles sont les limites à ne pas franchir. J'ai cherché en vain le modèle parfait de tout ces mécanismes, j'ai cherché en vain jusqu'à ce jour d'hiver, morne et misérable où je marchais sur le chemin du retour au chez soi, rongé par le froid et la neige, et que dans le coin d'une vitrine j'ai vu s'afficher la réponse, le modèle parfait, si pur, si simple, tellement évident. Sans doute beaucoup auraient qualifié ce moment de la plus grande découverte du siècle, ou du moins si j'en avais parlé à quelqu'un, car avant d'en parler je voulais vérifier quelque chose. J'ai calculé, il existe bel et bien un point de non-retour.

Si ils l'avaient su, ils auraient sans doute pu faire quelque chose. Fondamentalement, les solutions existent depuis longtemps, mais à quoi bon des solutions quand personne n'a conscience du problème ? Si ils l'avaient su, ils auraient sans doute pu faire quelque chose, la situation n'était pas si dramatique que ça il y a six cent dix-huit jours. En vérité, même aujourd'hui, elle n'est pas si dramatique que ça, si aujourd'hui je publiais mes résultats, ils auraient encore deux jours pour agir. Dans les faits, il est très probable que je n'en ferais rien.

D'ici deux jours, le point de non-retour sera atteint, il sera irrémédiablement trop tard pour agir, pour inverser le processus, dévier l'ordre des choses. Après, on ne sentira pas différent, le monde n'aura pas changé, le monde aura juste franchis une limite. Personne ne s'en rendra compte, jusqu'au jour où le danger sera palpable, qu'on cherchera à en réchapper, et qu'on se retournera pour constater qu'on était tous condamnés depuis qu'on avait franchis cette limite.

Il serait si facile pour moi de décrocher ce téléphone et de tout raconter à mes collègues, de changer le court des choses, de forcer le monde à ouvrir les yeux sur le fait que ça va se passer et qu'il est encore temps pour agir. Mais non, il sera beaucoup plus plaisant d'attendre qu'il soit trop tard pour laisser éclater la vérité. En attendant, je pense qu'on peu constater le fait suivant :

L'humanité court à sa perte, et moi, je mange une glace.


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Comme chaque soir, le vieil homme tira son tabouret près de la fenêtre du grenier, s'assit et leva la tête pour regarder le ciel étoilé.

Comme chaque soir, il fixait une étoile bien précise dans le ciel, imperturbable, insensible au froid de la nuit qui s'engouffrait par la petite fenêtre.

Comme chaque soir, le vieillard passait de longues minutes assis devant sa fenêtre, puis tout à coup il se levait, et les yeux toujours fixés sur son étoile, il ordonnait : "Éteins-toi !"

Mais ce soir-là, son étoile s’éteignit.


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http://www.sbire.org/karnaugh/

( Concours de fiction Aerie's Guard blaicon15 )


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Depuis quelques minutes il regardait son reflet dans son miroir, quand tout à coup une question lui vint à l'esprit :

Qui es-tu ? La solution, ou le problème ?


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Dans l'illusion de son interaction avec le monde, l'homme a finit par développer une vision rationnelle de son environnement : La plupart des événements ont une cause plus ou moins compréhensible, lorsque A entraîne B, on est à peu près certain que si A se produit une seconde fois dans un même contexte, alors B se produira.

On a toujours imaginé des lois, une volonté divine supérieure ou des mécanismes dont l'appréhension permettrait à l'homme de mieux comprendre le fonctionnement de ce monde dans lequel il est plongé et d'en acquérir une hypothétique maîtrise.

Ainsi, l'homme inventa la connaissance, première pierre de ce mur qu'il s'est bâtit entre lui et la réalité. L'homme bâtit en premier lieu son savoir sur des évidences qui lui semblèrent solides, donnant au tout une impression de stabilité, et nomma l'ensemble "Science" : Véritable arme de l'Homo Sapiens contre sa peur de l'inconnu, la démonstration apporter un réponse à chaque problème qui vient se poser à lui, déformant de plus en plus ses perceptions jusqu'à lui en cacher les facettes qui lui déplaisent.

Aujourd'hui, l'homme se croit infini et rêve pouvoir comprendre tout et n'importe quoi : Rien n'échappe à la science, ce n'est qu'une question de temps. Mais à tout cela, l'abîme répond à l'Homo Sapiens qu'il oublie de se poser la seule question vraiment essentielle : Est-ce qu'il existe des réponses ?

Un "Oui" catégorique permettrait à l'humanité de dormir sur ses deux oreilles... Au contraire, le moindre doute est terrible à envisager : Ce serait la promesse que tôt ou tard, ce sera la fin du rêve.


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J'en ajouterais à l'occasion. icon_wink

Les derniers commentaires

Sbirematqui il y a plus de 11 ans

Un nouveau texte.

SpiceGuid il y a plus de 11 ans

À propos de :

Sbirematqui a écrit :

"

la démonstration vient peu à peu à bout de tous les problèmes

"

Il se trouve que j'ai quelques vagues notions en théorie de la démonstration.

Je ne vais pas développer (les arguments techniques abstraits) mais voilà mon opinion est faite : le positivisme a échoué dans les années 1930s (en théorie, en pratique il a échoué plus tard, avec les camps d'extermination et la bombe atomique) et il ne s'en relèvera jamais.

Le projet positiviste est mort, vivent les projets à visage humain !

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